L'achat de cette moto fait malheureusement suite à un drame.
Vincent, mon fils, depuis tout petit, révait de faire de la moto avec moi.
Il révait d'en faire en passager derrière moi dans un premier temps, bien sùr.
Mais son rêve, et but ultime, était que chacun de nous deux ait sa propre moto, et que nous en fassions ensemble.
Dès l'achat de la ZR7, comme il allait avoir onze ans, je jugeais qu'il était en age d'être passager.
La première partie de son rêve se réalisait donc, et il fût dès lors inconcevable autant pour lui que pour moi que je fasse quelque ballade re rôdage sans qu'il m'accompagne, ce qui était bien évidemment un bonheur partagé...
Il partit faire une colonie de vacances de motocross à 15 ans (en 2008, donc), ce qui ne fit qu'ancrer le virus encore un peu plus profondément, et lui permit également de faire ses premières armes au guidon d'une moto.
Puis vinrent les 18 ans, et l'inscription à l'école de conduite.
Après un premier échec, il décrocha le permis le 7 juin 2012, ce qui lui permit enfin de rouler sur la Suzuki 650 Bandit qu'il avait achetée avant même de passer le permis.
Nous n'avons eu le temps de faire q'une ballade ensemble, avant son départ en vacances.
Un des ses meilleurs amis et lui avaient décidé de partir ensemble en camping à Hendaye.
L'ami de Vincent descendrait en train et Vincent, bien sùr, en moto...
Le fait qu'il n'ai jusque là jamais roulé plus d'une centaine de kilomètres dans une journée et qu'il s'agissait là d'en faire environ 600 (au bout desquels il arrivait chez ses grands prent, oncle et tante pour faire étape) m'inquiétait.
Il risquait, à cause de son inexpérience des longs trajets, de ne pas faire suffisemment de pauses, de ne pas sentire la fatigue venir, avec toutes les conséquences que ce genre de situation peuvent avoir.
Je lui proposais donc de l'accompagner jusqu'à Bordeaux, où il serait pour ainsi dire à bon port.
Lea joie avec laquelle il accueillit la perspective de passer toute une journée ensembles en moto faisait plaisir à voir.
Le trajet se déroula sans encombres, malgré que, comme je le présumais, c'était toujours moi qui donnait le signal des pauses, dont il ne voyait jamais l'intéret quand j'en décidais une, mais dont il avouait honnètement par la suite qu'en fait, elle était bienvenue...
Arrivé au point de séparation (juste au dessus de Bordeaux), nous nous séparâmes, lui pour terminer, moi pour rebrousser chemin (ce qui me fit au final une journée de 1150km de moto).
Lui ayant prodigué de nombreux conseils pour le trajet du retour qu'il effectuerait cette fois-ci seul, il fit exactement l'inverse de ce que je lui avait conseillé de faire: Il partit le soir, après une journée calme mais quasi normale (à l'exception d'une sieste)...
Ce qui devait arriver arriva: il s'endormit sur une petite route, et alla s'échouer au ralenti dans le fossé (d'après l'automobiliste qui le suivait).
Coup de chance: aucune blessure, pas la moindre éraflure, mais la moto pliée...
Après son retour à la maison via l'assistance, la moto fut abandonnée au concessionnaire chez qui elle avait été déposée.
en effet, étant assurée au minimum, et aucun tiers n'étant impliqué, l'assurance n'intervenait pas, et le coût du rapatriement ajouté à celui des réparations dépassait très largement la valeur de la moto...
Vincent partit donc à la recherche d'une nouvelle moto, aidé par ses copains motards, et acheta une "Ducati 620 S ie APTC" sans que j'en sois au courant.
Je jugeais assez rapidement qu'il n'avait ni l'expérience ni le niveau requis pour une telle machine (beaucoup trop "pousse au crime"), et le convainquis à la mettre en vente pour acheter quelque chose de plus "sage", ce qu'il fit.
Le matin du 7 novembre 2012, alors qu'il se rendait à son travail et qu'il remontait les files de voitures, l'une d'elle déboita, le projetant dans une chute qui lui coûta la vie.
Mon fils Vincent avec la ZR7
Décédé le 7 Novembre 2012 alors qu'il se rendait à son travail au guidon de sa Ducati. Il n'avait pas vingt ans.
Il repose en paix, j'en suis sûr.
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Je pense que vous serez nombeux à comprendre que tout dans cette ZR7 me rappelle les moments passés avec mon fils.
C'est ainsi que, si je n'ai réussi à l'approcher et tenter de la redémarrer qu'un peu plus d'un an après le décès de Vincent, il a fallu que je me force pour le faire, et que cela ne s'est pas fait sans mal...
J'ai fini par comprendre que, si je n'avais jamais eu l'intention d'arrèter la moto après le décès de Vincent, je ne pourrais plus conduire ni la ZR7, ni un modèle de la même catégorie.
C'est pour cette raison, et parce que j'ai besoin de grands espaces et de voyages au long cours, que je suis parti dans la seule direction de catégorie que je n'avais jamais conduite: une GT.
C'est ainsi qu'après avoir lu des comparatifs, visité des concessions, surfé sur internet, je finis par atterrir chez BMW, et me laiser séduire par le R1200RT, qui me propose vraiment ce que je recherche à tous les niveaux dans une moto taillée pour le long cours, du moins au moment où j'écris ces lignes, la moto étant en commande après un essais sous la pluie fort concluant...
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