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Après les catastrophes (tempêtes, marées noires) qui se sont abattues sur la France en cette fin d'année, les médias ne tarissent plus d'éloges sur tous ces " formidables mouvements de solidarité " dont on a pu être témoin ici ou là. Non pas que ma volonté soit de noircir à tout crin ce tableau réconfortant, mais il me semble toutefois que cet élan d'enthousiasme ait besoin d'être nuancé.
Si de réels et formidables élans de solidarité ont effectivement vu le jour, ces beaux et simples réflexes d'entraides (de la part de personnes qui ne se posent pas de questions sur une éventuelle justification de l'aide qu'ils apportent) côtoient des entraides qui, ce qui ne les rend pas moins efficaces pour autant, ont à leur origine des motivations que l'on pourrait qualifier pudiquement de "moins généreuses". Que dire de ces gens qui n'ont bougé que par ce qu'ils étaient eux-mêmes touchés (ou craignent de l'être) et pensaient ainsi "acheter" par leur action le bénéfice de cet élan dont ils contaient profiter ensuite ? Ou bien ceux qui ont craint qu'on ne leur reproche de n'avoir pas participé ? Ou encore ceux qui espéraient en retirer une quelconque gratitude ? Je préfère ne pas évoquer ici ceux qui, épargnés, se sont fait discrètement oublier pour ne ressortir qu'une fois certains de ne plus risquer d'être sollicités, ni ceux qui tirent lâchement bénéfice de ce type d'évènements… A y bien réfléchir, cela me fait penser (à une toute autre échelle bien évidemment) à une période de l'histoire que j'ai la très grande chance de n'avoir pas connue : L'après guerre (celle de 39-45) où, à en croire les médias (voire certains historiens de l'époque), tous les français avaient été des héros (à part bien sur les "horribles collabos")… On avait tôt fait d'oublier, dans cette période de soulagement et d'euphorie qui succède aux fins de catastrophes, tous ceux qui, ni héros ni " collabos " s'étaient alors contentés de se comporter le plus médiocrement qu'il soit, ne pensant qu'à eux-mêmes, faignant de ne pas voir le malheur de leurs voisins moins chanceux… |
