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Informatique de demain ?

27/01/1998

Universel, convivial et généreux. Trois adjectifs qui, réunis, caractérisent le monde de l’informatique de demain. Ou plutôt l’informatique elle même car elle ne constituera plus un monde à part, et sera intégrée à notre environnement d’une façon naturelle et transparente pour le plus grand nombre. Mais ne nous trompons pas, transparence et intégration ne sont pas synonyme de fadeur, ou de froideur. L’automobile est d’ailleurs le meilleur exemple d’un progrès intégré et rentré dans les moeurs, continuant d’alimenter les plus grandes passions tout en ayant créé sa propre culture.

L’universalité de l’informatique doit s’envisager au sens le plus large du terme. C’est à dire en ce qui concerne le matériel et le logiciel, mais aussi les différentes populations d’utilisateurs. La notion de population n’est pas ici envisagée dans le sens ethnique du terme, mais pour faire un distinguo entre les différents niveaux de culture informatique possédés par les utilisateurs. En effet, l’informatique de demain se doit d’offrir un seul produit (au moins aux yeux de l'utilisateur), accessible quel que soit le niveau de culture (informatique ou générale) de l’utilisateur. Elle doit aussi lui proposer un accès immédiat et non compartimenté à tous les traitements de données possibles. L’utilisateur ne doit pas avoir à choisir entre un tableur, un traitement de texte, une base de données ou un éditeur de graphismes dont il assemble les éléments. C’est à l’application de reconnaître le type de traitement convenant aux données de l’utilisateur. Elle doit aussi déterminer le « niveau » de l’utilisateur (en s’appuyant par exemple sur le type d’aides que celui-ci sollicite le plus fréquemment) pour se présenter à lui sous la forme qui lui sera la plus appropriée.

Nous sommes arrivés à un stade où la technologie est suffisament évoluée pour permettre à l’outil de s’adapter à l’homme,et ainsi de mieux le servir. Il est temps pour les concepteurs de produits informatiques de changer de culture, et de comprendre que ce n’est plus à l’homme d’apprendre à utiliser (parfois même à maitriser) l’outil.

Les progrès dans les domaines de la reconnaissance vocale et de la reconnaissance d’image, la puissance en progression constante des ordinateurs restent sous-exploités. L’heure est venue de considérer l’interface classique (clavier/souris/écran) comme obsolète*, d’intégrer les nouvelles technologies aux ordinateurs, et de tirer profit de leur puissance pour autre chose que des applications mal optimisées et de belles (?) interfaces...

L'informatique n'est-elle pas la "Science et technique du traitement automatisé de l'information au moyen des ordinateurs" ? Pourquoi la limitation des types d'information traitée n'a-t-elle pas évolué ? Cette limitation était autrefois celle de la technologie (et de son prix), mais de cette limite ne reste que les limites culturelles des informaticiens... Est-il si difficile de se remettre en question ? Est-ce trop ambitieux pour nos génies de la programmation ? Ou peut-être que ceux-ci sont incapable de lever la tête de leur code pour s'apercevoir de l'évolution du monde dans lequel ils vivent ?

A part dans quelques centres de recherches, quid de l'utilisation de périphériques d'acquisition modernes ? A quand une utilisation plus constructive de la caméra que la simple visio-conférence ? A quand l'utilisation de la reconnaissance vocale pour autre chose qu'une bête dictée ?

Allez, messieurs les "Informaticiens", descendez de votre piédestal ; Et étonnez-nous !

Tout reste à construire...


* La souris est vieille d’au moins quinze ans ; Quant au clavier, sa conception remonte au moins à... Avis aux historiens...


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